Régimes alimentaires : trois choses à savoir sur l’effet yo-yo

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Bien connu des personnes qui souhaitent perdre du poids en suivant un régime alimentaire restrictif, l’effet yo-yo est le fait de reprendre plus de poids qu’avant le régime. Une nouvelle étude scientifique vient de montrer le rôle du microbiote dans ce phénomène. Trois choses à savoir sur l’effet yo-yo, avec Alexandre Benani, directeur de recherche CNRS ayant participé à cette étude. 

L’effet yo-yo : le rôle du cerveau
Faire un régime c’est s’imposer une contrainte. Or, l’absence de plaisir crée des frustrations. Concrètement, durant la période de restriction alimentaire, le système de récompense est en alerte. Une fois le régime terminé, il peut orienter vers des comportements alimentaires compulsifs. C’est ce qui explique la suralimentation, et l’effet yo-yo, avec une prise de poids supplémentaire.

L’effet yo-yo : le rôle du corps
Les humains comme les animaux sont dotés de tissus adipeux qui permettent de stocker l’énergie sous forme lipidique. Lorsque l’on fait un régime, l’organisme fait fondre ces réserves de graisse afin de se procurer de l’énergie. Cependant, suite à cette disette, les cellules graisseuses - les adipocytes- vont stimuler un programme génétique et épigénétique, dans le but de stocker plus efficacement l’énergie lorsqu’elle sera de nouveau disponible. Cela veut dire que lorsque l’on fait un régime, on booste nos systèmes de réserves : on prépare notre organisme à stocker davantage les graisses. 

L’effet yo-yo : le rôle du microbiote
En plus des adipocytes et du système nerveux, le microbiote joue un rôle dans l’effet yo-yo : c’est ce qui vient d’être découvert dans le cadre de l’étude préclinique menée dans des laboratoires de l’INRAE et du CNRS sur des souris.
Nous avons constaté que les souris développaient un comportement alimentaire vorace après avoir été soumises à une période de restriction de l’alimentation. L’étude montre également que, chez ces souris ayant suivi un régime, la composition du microbiote et sa fonction changent. 
Ainsi, si l’on transfère du microbiote de souris ayant suivi un régime à une souris saine, cette dernière se met à manger beaucoup plus ! Conclusion : suite à une période de disette, les bactéries présentes dans l’intestin développent une stratégie pour que leur hôte mange davantage. 

Directeur de recherche CNRS, affecté au Centre des sciences du goût et de l’alimentation, Alexandre Benani est neurobiologiste, spécialiste des comportements alimentaires.

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